mardi 28 juin 2016

USA: LE MEURTRIER DE VICTOR JARA CONDAMNÉ


Interrogé, torturé, abattu à la mitraillette

 VICTOR JARA 
Avec environ 5000 autres prisonniers politiques arrêtés dans des rafles le jour du putsch, Victor Jara fut détenu dans le plus grand stade de Santiago qui aujourd'hui porte son nom. Là, il fut interrogé, torturé, avant d'être abattu à la mitraillette.

Pedro Pablo Barrientos Nuñez, qui vit aux États-Unis depuis 1989 après avoir fui le Chili à la fin de la dictature Pinochet, était en 1973 un lieutenant de 24 ans assigné à la surveillance des prisonniers dans le stade.

Un témoin, qui faisait à l'époque son service militaire, a affirmé dans une déposition enregistrée sur une vidéo avoir entendu Barrientos dire à un tiers qu'il était l'auteur des tirs fatals contre Jara. Aucun témoignage direct de la fusillade n'a été communiqué au tribunal. 

UN EX-LIEUTENANT CHILIEN JUGÉ POUR LE MEURTRE DE VICTOR JARA


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JOAN JARA (CENTRE), LA VEUVE DU CHANTEUR VICTOR JARA TORTURÉ ET ASSASSINÉ EN 1973, S'EST EXPRIMÉE À LA SORTIE DU TRIBUNAL : «SES CHANTS SONT TOUJOURS INTERPRÉTÉS AUJOURD'HUI ET INSPIRENT LES ARTISTES ET TOUS CEUX QUI RECHERCHENT LA JUSTICE SOCIALE». ELLE EST ICI ACCOMPAGNÉ DE SES FILLES MANUELA BUNSTER (G) ET AMANDA JARA TURNER (D). (PHOTO DU 27 JUIN 2016)

« Obtenir justice pour la mort de Victor fut un long chemin », a réagi sa veuve, Joan Jara, aujourd'hui âgée de 88 ans, dans un communiqué. « Ses chants sont toujours interprétés aujourd'hui et inspirent les artistes et tous ceux qui recherchent la justice sociale», ajoute-t-elle.

D'après des documents de la justice chilienne, Victor Jara a été tué par balles par des soldats à l'intérieur du stade Nacional de Santiago, transformé en centre de détention et de torture après le coup d'Etat du général Augusto Pinochet.

Des artistes comme Bruce Springsteen, les Clash ou U2 se sont réclamés de son influence.

La plainte contre Pedro Pablo Barrientos Nuñez, qui vit à Deltona, en Floride, a été déposée en 2013 au nom de sa famille par le Center for Justice and Accountability (CJA), une ONG qui lutte contre les atteintes aux droits de l'homme.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de l'avocat de la défense.

(Dan Whitcomb; Henri-Pierre André pour le service français)

jeudi 16 juin 2016

CHILI : UN EX MILITAIRE SERA JUGÉ POUR L’ASSASSINAT DE VÍCTOR JARA


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L'ARTISTE CHILIEN ALEJANDRO «MONO» GONZALEZ PEINT UNE 
FRESQUE À L’HONNEUR DU CHANTEUR-COMPOSITEUR CHILIEN VICTOR JARA
En 2012, un juge chilien a ordonné l'arrestation des 8 militaires les plus impliqués dans cette affaire. Cependant, Barrientos Núñez vit à Deltona, dans l' état de Floride et les Etats-Unis n'ont pas traité l'ordre d'extradition du Gouvernement du Chili.

Les données :

POCHOIR - VICTOR JARA
Le CJA est une organisation qui se consacre à la prévention des violations des droits de l'homme. Cette association a déposé en 2013 une plainte contre Barrientos au nom de la veuve de Jara et de ses filles.

Le directeur exécutif du CJA Dixon Osburna confirmé les allégations qui signalent Barrientos comme celui « qui a torturé et assassiné Víctor Jara ou tout au moins a été l'instigateur de sa mort et y a collaboré », ajoutant qu'en tout cas, il doit payer pour sa responsabilité dans ce qui s'est passé au Stade National.

Osburn a déclaré qu'il espère que « le procès pousse les autorités états-uniennes à mettre en marche la demande d'extradition de l'ex militaire chilien et fasse un peu de lumière sur les immenses abus qui ont eu lieu sous la dictature ».

Víctor Jara

Víctor Lidio Jara Martínez a été brutalement torturé et
assassiné le 16 septembre 1973. Il était ambassadeur culturel du Gouvernement du président Salvador Allende (1970-1973).

Après le coup d'Etat contre le président Allende, Jara a pris avec d'autres étudiants l'Université Technique de l'Etat de Santiago. L'armée a donné l'assaut aux bâtiments et l'a fait prisonnier avec le reste du groupe au Stade National. Actuellement, ce stade porte son nom.

Jara a été soumis à de fortes tortures par de hauts fonctionnaires de l'armée qui l'ont assassiné de 44 balles comme l'indique le rapport étranger.

Le contexte :

À la fin de 2012, le juge spécial de la cour d'Appel de Santiago, Miguel Vásquez a pris une résolution de procédure contre les 7 militaires qui étaient en charge à ce moment-là des prisonniers confinés au Stade du Chili.

Ont été inculpés en tant qu'auteurs de l'homicide Pedro Barrientos Núñez et Hugo Sánchez Marmonti et en tant que complices Roberto Souper Onfray, Raúl Jofré González, Edwin Dimter Bianchi, Nelson Hasse Mazzei et Luis Bethke Wulf.

Pedro Barrientos Núñez a élu domicile aux Etats-Unis en 1990 et au moment de la procédure judiciaire continue à vivre dans ce pays, c'est pourquoi le juge a émis un mandat d'arrêt international.