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VÍCTOR JARA LORS D'UN CONCERT À L'AIR LIBRE |
Auteur-compositeur-interprète, communiste, soutien créatif et actif à l’Unité populaire, Victor Jara a dédié son art au peuple chilien. Au lendemain du coup d’état, il est fait prisonnier, torturé avant d’être sauvagement assassiné par les militaires. Pour tous les citoyens du monde, il est devenu une icône.
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VÍCTOR JARA ET LE GROUPE « QUILAPAYÚN » FIN DES ANNÉES 60 |
Victor Jara sera assassiné, dans les jours qui suivirent, comme des centaines de « subversifs ». Les séides de la junte se déchaînèrent contre un peuple engagé sur la voie d’une démocratie véritable. Victor Jara, artiste, citoyen, communiste, versa sa créativité et sa foi dans la construction d’un homme nouveau. Comme un autre de ses camarades, Pablo Neruda, il décida de mettre son art au service du peuple.
Né à San Ignacio au sein d’une famille de paysans, il est confronté à la violence d’une société inégalitaire que les chants de sa mère adoucissent. Il apprend le folklore et découvre la réalité des humbles, ses semblables. Il en deviendra le troubadour : « Mon chant est une chaîne sans début ni fin, où, à chaque maillon, elle rencontre le chant des autres. » Artiste complet, il déploie son énergie comme professeur de musique, metteur en scène de théâtre, réalisateur de télévision, semant sur tous les terrains de la culture populaire. Il compose parallèlement les chansons qui lui survivent et qu’il colporte sur tout le continent latino-américain, d’hommages en festivals, guitare dans ses mains de paysan.
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JOSÉ SEVES MUSICIEN CHILIEN, COMPOSITEU |
Directeur artistique du groupe Quilapayun, soliste dans la Peña d’Isabel et Angel Parra, il est nommé ambassadeur culturel en 1971 par le gouvernement de Salvador Allende, mariage réussi de la politique et de la création : pour Jara, l’art ne saurait revendiquer son identité loin de ses racines populaires. Les titres de ses albums sonnent comme des manifestes : Chant libre, le Droit de vivre en paix. Jara touche au sublime dans la simplicité, avec Te recuerdo Amanda, une histoire d’amour entre deux ouvriers (« la vie est éternelle pendant cinq minutes ») sur fond de drame social.
Victor Jara est une icône d’un Chili qui a cherché à s’émanciper des rets du capitalisme colonial, explorant les voies d’une construction socialiste. Expérience insupportable pour les États-Unis et la grande bourgeoisie locale. Victor Jara est assassiné de façon horrible comme le rapporte Hector Herrera, requis pour identifier les victimes de la haine meurtrière de la junte. Hector Herrera, aujourd’hui restaurateur à Nîmes, a reconnu, au stade de Santiago, la dépouille de Victor Jara « couvert de boue, mains écrasées, criblé de dizaines d’impacts de balles », au milieu des « corps entassés dans les couloirs, les escaliers ». Il avertira l’épouse de Jara, la danseuse Joan Turner, l’aidera à sortir clandestinement le corps de la morgue. Avec l’aide d’un fossoyeur, ils l’enterreront «couvert d’un poncho, sans cérémonie religieuse, avec des fleurs dérobées alentour ». En 2009, il témoigne à Santiago au procès des militaires coupables du crime (1).
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VÍCTOR JARA AVEC JORGE COULON, HORACIO DURÁN, ERNESTO PÉREZ DE ARCE, HORACIO SALINAS ET MAX BERRÚ DU GROUPE « INTI ILLIMANI » EN 1971 |
Pablo Neruda devait dire : « La morgue est pleine de cadavres en pièces. Victor Jara est un de ces cadavres en pièces. Mon Dieu ! C’est comme tuer un rossignol. » Le dernier poème, griffonné sur un papier froissé par l’auteur-interprète de Zamba du Che (2), dit l’horreur du moment, dans l’enceinte de mort du stade qui, aujourd’hui, porte son nom : « Comme mon chant sort mal quand je dois chanter l’épouvante. »
Mais il dit aussi la révolte et l’espoir : « Le sang du camarade Allende frappe plus fort que les bombes et la mitraille. Notre poing frappera, à nouveau, de la même manière. » Forte épitaphe !
(2) Il s’agit bien de zamba et non de la samba brésilienne
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