vendredi 12 septembre 2014

LA JUSTICE CHILIENNE TRAQUE LES BOURREAUX DE VICTOR JARA

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1973 PHOTOGRAPHIE INÉDITE, DE L'ENREGISTREMENT DE « CHARAGUA », L'INDICATIF MUSICAL DE LA TÉLÉVISION NATIONAL DU CHILI CANAL 7   


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INTI-ILLIMANI INTERPRÈTE LE THÈME MUSICAL  « CHARAGUA » MUSIQUE VICTOR JARA 
 DURÉE : 00:03:07
L’icône de « la nouvelle chanson chilienne » était un artiste engagé, membre du Parti communiste chilien, qui puisait son inspiration dans la vie quotidienne du petit peuple. Il fut fusillé d’une rafale de mitraillette dans le stade de Santiago, transformé en camp de détention et de torture. L’autopsie a montré plus de 44 impacts de balles. Avant de le tuer, on lui écrasa les doigts à coups de crosse et on lui coupa les mains. « Joue de la guitare maintenant», lui ont lancé ses bourreaux.

SON CADAVRE DANS UN TERRAIN VAGUE

Entre le moment de son arrestation, le 12 septembre, et sa mort, l’enquête judiciaire a révélé que le chanteur avait été torturé « de façon permanente ». L’auteur des chansons « Te recuerdo Amanda » (Je me souviens de toi, Amanda) et « El derecho de vivir en paz » (Le droit de vivre en paix), fut arrêté en compagnie de 600 professeurs et étudiants de l’université technique de l’Etat – aujourd’hui Université de Santiago – où il enseignait.

Son cadavre fut retrouvé dans un terrain vague, près d’une voie ferrée, par des habitants du quartier du cimetière métropolitain. Victor Jara fut identifié par sa compagne, Joan, puis enterré, lors d’une cérémonie clandestine et rapide.

Quatre décennies plus tard, la cour d’appel de Santiago a inculpé, le 3 septembre, trois militaires pour l’enlèvement et l’homicide du musicien. Les officiers du cadre de réserve Hernan Chacon Soto et Patricio Vasquez Donso, l’ont été en tant qu’auteurs du crime, et l’ancien procureur militaire Ramon Melo Silva, comme complice. Ce dernier a obtenu la liberté provisoire, le 5 septembre, moyennant le paiement d’une caution de 500 000 pesos (650 euros).


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LE STADE DE SANTIAGO PORTE AUJOURD’HUI LE NOM DE VICTOR JARA. 
PHOTO NICOLÁS ANDRES VALDEBENITO GONZ, LE 11 SEPTEMBRE 2013


« UN GRAND PAS EN AVANT »

« C’est un grand pas en avant dans l’enquête », a déclaré la veuve de Victor Jara. « Tellement d’années se sont écoulées, a ajouté Joan, mais aujourd’hui, j’ai écouté pour la première fois dans un tribunal la lecture de faits que nous connaissions depuis longtemps, à travers des témoignages, sur ce qui est arrivé à Victor. »

Entre décembre 2012 et janvier 2013, huit autres militaires avaient été inculpés. Parmi eux, le capitaine Marcelo Moren Brito, l’un des plus redoutables agents de la DINA, la police secrète de Pinochet. Un douzième inculpé, le capitaine Barrientos Nuñez, accusé d’assassinat et de torture, fait l’objet d’une demande d’extradition adressée à la justice des Etats-Unis, où il réside.

Le stade de Santiago porte aujourd’hui le nom de Victor Jara. Le 5 décembre 2009, le musicien avait eu enfin des obsèques dignes de ce nom. Pendant sept heures, sous un soleil de plomb, le cortège funèbre, recouvert d’œillets rouges, avait traversé le centre de Santiago, accompagné par des milliers de personnes de tous âges. Victor Jara « peut maintenant reposer en paix », avait affirmé, d’une voix émue, la socialiste Michelle Bachelet, à l’époque déjà présidente du Chili.




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